La peur de vivre

REGARDANT MON certificat de qualification de l'Institute of Counseling, je me sentais tellement fier. Après 30 ans d'anxiété, de crises de panique, de stress et de peur, et huit ans d'aventure, j'étais maintenant coach de vie qualifié. Je ne regrette pas un seul moment des années horribles que j'ai endurées car elles sont la raison pour laquelle je peux maintenant dire à d'autres personnes aux prises avec leur santé mentale que cela ne doit pas être une peine d'emprisonnement à perpétuité.

Je peux identifier quand les choses ont mal tourné. Je me suis échaudé quand j'avais 18 mois après avoir erré dans la salle de bain pendant que mon père se rasait et me renversait une tasse d'eau chaude. Je ne me souviens pas de l’accident, mais il s’est traduit par une peur chronique de l’eau qui, en vieillissant, a conduit à la peur de la vie en général. À l’école, j’hyperventilais, tremblais de façon incontrôlable et fondais en larmes face à de nouvelles situations. J'ai passé le déjeuner à me cacher dans des salles de classe vides et à éviter les clubs après l'école. Depuis le moment où je me suis réveillé jusqu'au moment où je me suis endormi, j'étais dans un état accru de se battre ou s'enfuire. C'était complètement épuisant. Je me sentais fatigué d'être éveillé - même d'être vivant.

 STRESS ET PANIQUE
 J'ai eu ma première crise de panique en allant à un cours de natation à l'âge de 11 ans. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait et je pensais avoir une crise cardiaque. Un an plus tard, j'ai commencé à souffrir de migraines. Mes parents inquiets m'ont emmené chez le médecin généraliste, qui a diagnostiqué l'anxiété sociale, la dépression et les crises de panique et m'a mis sous antidépresseurs.


 Au fil des années, je me suis repliée sur moi-même. J'ai rencontré Gerry quand j'avais 27 ans alors que je travaillais dans une association caritative pour sourds et aveugles. Il m'a invité à déjeuner et je n'ai pas dormi pendant une semaine en paniquant. J'ai été attiré par la personnalité charismatique et décontractée de Gerry. Il ne pensait pas aux opinions des autres et aimait la vie. Il était mon opposé polaire, mais d'une manière ou d'une autre, nous nous sommes mariés un an plus tard, en septembre 2009. Nous n'avons eu aucun discours, pas de première danse, pas de gâteau. L'idée même de ce genre d'attention était stressante.

 Chaque interaction avec un autre humain m'a laissé tellement anxieux que j'étais une épave nerveuse. Je ne pouvais vraiment me détendre qu'à la maison, dans mon espace sûr. J'ai essayé de parler à des conseillers et j'ai même eu de l'hypnothérapie mais j'ai fait peu de progrès.

 Le jour de mon 30e anniversaire, Gerry nous a réservé dans un hôtel dans le Perthshire mais au lieu de sortir explorer, j'ai choisi de m'asseoir dans la chambre et de lire. Gerry a pris une photo de moi en train de lire, trop effrayé pour passer la journée à célébrer. Quand j'ai vu la photo, c'était comme si je me voyais pour la première fois: la quantité de stress que je ressentais se traduisait par une vie passée dans la clandestinité.